Aujourd’hui, Global Partners Digital (GPD), ARTICLE 19, Collaboration on International ICT Policy for East and Southern Africa (CIPESA), PROTEGE QV et le Centre pour les droits de l’homme de l’Université de Pretoria ont lancé conjointement une carte interactive pour traquer et analyser les lois, politiques et pratiques sur la désinformation dans toute l’Afrique subsaharienne.
La carte offre une vue d’ensemble des tendances des mesures prises par les États face à la désinformation dans la région, ainsi qu’une analyse approfondie de la situation dans chaque pays, en utilisant un canevas sur mesure pour évaluer si les lois, les politiques et les autres mesures prises par les États sont conformes aux standards internationaux.
Développée dans un contexte marqué par une croissance rapide de l’action des États face à la désinformation liée à COVID-19, la carte est un produit ouvert et dynamique. Au moment de son lancement, elle couvre 30 pays (voir ci-dessous pour la liste complète), avec pour objectif de renforcer cette couverture dans les mois à venir. Toutes les données, analysées et informations de la carte ont été fournies par des groupes et des acteurs établis en Afrique.
A propos du lancement,
Selon ARTICLE 19, Bureau Afrique de l’Ouest: La désinformation constitue une grave menace pour la liberté d’expression et le droit d’accès à l’information, et elle vise à induire la population en erreur et à influer leurs opinions et leurs perceptions. La lutte contre la désinformation requiert une approche à multiples dimensions qui englobe, entre autres, l’éducation, la sensibilisation, la divulgation proactive des informations d’intérêt public, la vérification des faits, une réglementation indépendante et une autorégulation efficace par les médias traditionnels et les plateformes de médias sociaux. Avec la pandémie de COVID19, il est plus que jamais important que des efforts collectifs soient déployés pour limiter l’impact de la désinformation sur la santé publique et le droit du public à l’information.
La législation et les politiques nationales visant à contrecarrer et à répondre à la désinformation devraient toujours trouver le juste équilibre entre la nécessité de protéger les personnes contre cette pratique et le respect des droits de l’homme, en particulier la liberté d’expression. Ces mesures ne doivent pas être utilisées pour gêner ou entraver les opinions et les voix divergentes.
Nous sommes ravis d’avoir participé à cette initiative conjointe qui nous a permis de travailler avec des organisations sœurs sur le continent et en dehors pour publier ce tracker de désinformation.
Ce « tracker » est une démarche qui va permettre d’approfondir l’analyse des lois et des politiques relatives au phénomène de la désinformation dans la région, en engageant les médias et la société civile dans un plaidoyer basé sur l’analyse et destiné aux gouvernements et aux intermédiaires pour protéger les droits de l’homme, en particulier la liberté d’expression, dans leur réponse à la désinformation afin de garantir que toute restriction et toute sanction soient toujours justifiables, proportionnées et conformes aux normes internationales.
Selon CHR : La désinformation est un phénomène mondial dont les méfaits se font sentir sur l’ensemble du spectre politique, économique et social. Les efforts entrepris pour la contrer doivent respecter les droits de l’homme, en particulier la liberté d’expression, et impliquer différentes parties prenantes, en utilisant des normes juridiques et d’autres normes établies au niveau international. Le tracker offre une analyse approfondie des actions actuelles des États en matière de désinformation en Afrique subsaharienne, ainsi qu’un aperçu de la manière dont ils pourraient mieux y répondre.
Selon CIPESA : La spéculation, les informations fausses et trompeuses qui circulent en ligne sont un défi, non seulement en Afrique mais dans le monde entier. Les moyens législatifs contre la désinformation sapent souvent la liberté d’expression et des médias. Le « tracker » est une excellente ressource pour les militants, pour mener des actions de plaidoyer basées sur des preuves, pour l’engagement politique et pour les actions en justice .
Selon GPD : Les gouvernements du monde entier ont été confrontés à la question de savoir comment faire face à la désinformation – un défi rendu encore plus urgent par la crise liée au COVID-19. Toutefois, nombre de leurs réponses présentent de réels risques pour la liberté d’expression. Nous espérons que ce « tracker » soutiendra les groupes de la région Afrique qui travaillent à promouvoir des solutions au défi de la désinformation qui protègent les droits fondamentaux de la personne humaine
Selon PROTEGE QV: Il est de la responsabilité des Etats de préserver la sécurité des citoyens aussi bien dans l’espace physique que virtuel. Parmi les attaques à la sécurité en milieu virtuel, les fausses informations tiennent une place de choix et peuvent avoir des conséquences désastreuses. Chaque gouvernement devrait trouver le bon équilibre entre la préservation de la sécurité par la diffusion de la bonne information aux citoyens et le risque de bloquer des informations justes et utiles, souvent pour des raisons inavouables. Cet outil va fournir de la matière aux groupes intéressés par le plaidoyer pour permettre la mise à disposition opportune des bonnes informations aux citoyens.
Liste des pays actuellement couverts par la carte:
Afrique du Sud, Bénin, Botswana, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Eswatini, Éthiopie, Gambie, Ghana, Guinée, Kenya, Lesotho, Liberia, Madagascar, Malawi, Mali, Maurice, Mozambique, Namibie, Niger, Ouganda, République démocratique du Congo, Rwanda, Sénégal, Seychelles, Sierra Leone, Tanzanie, Togo, Zambie et Zimbabwe.
https://www.disinformationtracker.org/
Pour plus de détails, contactez Motsabi@gp-digital.org
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